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Les sans espoir
de miklós jancsó.

Logo Cannes Classics 2015 et Selection Officiel 1966
Budapest, 1869.
Après la défaite de la révolution de 1848, le peuple est accablé par un pouvoir impitoyable, mais une poignée d'insurgés tente de relancer les rébellions contre l'Empire Austro-Hongrois. Suite à une défaite écrasante, les prisonniers se trouvent enfermés dans un fortin où ils sont soupçonnés de faire partie des « sans-espoir », anciens bandits qui ont lutté contre l'autorité des Habsbourg pendant l'insurrection de 1848. Le geôlier use de méthodes psychologiques cruelles pour les forcer à trahir leurs compagnons.
Leur seule chance de rester en vie : dénoncer leur chef Sándor...
Version restaurée 4K
Version DVD
29,90€ 14,90€
Version BLU-RAY
29,90€ 17,90€

  •  Film hongrois, 1965, noir et blanc, 88 min, PAL
  •  VO hongrois, sous-titre Français
  •  Titre original : Szegénylegények
  •  Produit par MAFILM IV Játékfilmstúdió
  •  Réalisation : Miklós Jancsó
  •  Scénario : Gyula Hernádi
  •  Dramaturgie : Yvette Biro
  •  Photographie : Tamás Somló
  •  Avec : János Görbe, Zoltán Latinovits, Tibor Molnár, András Kozák, Lajos Őze, Gábor Agárdy, Geza Tordy
  •  Décors TAMÁS BANOVICH
  •  Entretiens avec Martin Scorsese, Noël Simsolo, Tamás Banovich et Miklós Jancsó

Critiques et prix.

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Logo Cannes Classics 2015

« C’est comme si la caméra vous prenait dans une toile d’araignée, pour être totalement choqué par la scène finale qui donne le sens du film... »

— MARTIN SCORSESE.

« Une forme de beauté jamais voilée que l’on serait en droit d’attendre systématiquement du cinéma. »

— CULTUROPOING

« A savoir la Révolution hongroise de 1848, suivie des luttes sanglantes entre révolutionnaires et contre-révolutionnaires, des insurrections paysannes et de leurs répressions. Pour évoquer ces révoltes brisées de manière allégorique – elles symbolisent la lutte du prolétariat et les dictatures modernes – Jancsó va inventer une forme cinématographique qui évacue la figure du héros ou de l’individu pour filmer le collectif : paysans, insoumis, prisonniers et soldats constituent un chœur où s’exprime la voix d’un ou plusieurs groupes.

Délaissant vite un découpage et une grammaire visuelle classiques Jancsó va réaliser à partir des Sans-Espoir des films constitués de longs plans-séquences mobiles qui évoluent d’un groupe à l’autre dans des décors extérieurs, enregistrant dans des chorégraphies virtuoses dialogues et déplacements des corps dans l’espace, tandis que des compositions circulaires symbolisent des structures d’enfermement et de tyrannie.

Ceux que l’on surnomme « les sans-espoir » sont des individus ayant participé à la révolution hongroise de 1848. Au lendemain du Compromis austro-hongrois de 1867 qui établit la double monarchie de l’Autriche-Hongrie, remplaçant l’empire des Habsbourg, ils sont pourchassés sans relâche. Ceux qui sont arêtes sont instrumentalisés par l’armée qui les incitent à la délation.

C’est cette stratégie de manipulation et de trahison qui est mise en scène par Jancsó dans Les Sans-Espoir, comme une ronde tragique où l’on passe d’un personnage à un autre, parfois dans le même plan. Dans Les Sans-Espoir, on a pu voir un pouvoir dictatorial et brutal écraser toute forme de rébellion. Pour les spectateurs hongrois, l’histoire du long métrage a fait écho à l’insurrection de Budapest qui eut lieu en 1956 et qui fut réprimée dans le sang par l’URSS. »

« Le contraste du noir sur le blanc éclate, avec ces murs sur lesquels se détachent les personnages en capes noires. En cet horizon infini de la Puszta, les steppes sont aussi sèches que les exactions qui s’y déroulent. (...) Les Sans-Espoir est un film où les scènes les plus dures sont pourtant les plus belles : l’inoubliable vision de cette femme dénudée courant entre les soldats qui la fouettent, avant qu’on entende « elle est morte » ; ou encore, cette extraordinaire séquence ou les « sans espoirs » préfèrent se jeter un à un du haut d’une muraille plutôt que de risquer de parler.

La luminosité change et expose ses moindres nuances : Jancsó excelle dans son art de l’ombre et du soleil.»

— Olivier ROSSIGNOT, Culturopoing, 2016

« La reconstitution prioritaire pour la petite équipe de Shandor est celle de l'oeuvre du grand Miklós Jancsó. (...) Film clef, révélé en France en 1965, Les Sans-Espoir, domine toujours, comme le fortin qui s'élève dans la fameuse plaine hongroise, une filmographie d'une accablante beauté.»

— Thierry Méranger, 2006, Cahiers du Cinéma n°617